Septembre, le mois des vendanges, délivre une douce lumière qui met en valeur les derniers éclats du jardin et du potager avant la rigueur de l’hiver…
L’année républicaine commençait à l’équinoxe d’automne le 22 septembre (1792) et les 3 mois de 30 jours étaient vendémiaire, brumaire et frimaire qui correspondaient à l’automne (vendanges, brumes, brouillards et frimes givre, verglas).
Au jardin, septembre est un mois généreux
« Août nourrit, septembre vendange. »
En premier lieu, les arbres fruitiers expriment leur générosité. Les mirabelles, beaux petits fruits dorés, teintés de rouge chez la variété de Nancy, ont terminé de nous régaler sur les tartes et ont rempli nos verrines de confitures odorantes. Les belles quetsches bleues vont être savourées, les pêches de vigne si parfumées, les grosses pêches greffées rouges à la peau croquante chargent les branches : n’oubliez pas de les étayer ! Elles sont fragiles.
Pêches et prunes Reines-Claudes font elles aussi de délicieuses confitures. La pêche se congèle bien un peu citronnée. Et quel délice, l’hiver, de la ressortir pour accompagner les magrets de canards !
« Simone, allons au verger avec un panier d’osier… »
Il est à noter que la récolte des pommes va commencer, un peu tôt pour les rentrer, on attendra octobre… Les coings commencent à mûrir, les vignes vont être dans leur pleine saison de récolte : ce sera bientôt le temps des pressoirs. Le jus de raisin peut se stériliser. Si on lui ajoute du marc, il fera un délicieux apéritif, le macvin (ou maquevin). Si on le chauffe, ce sera un vin cuit plus sucré. Dans le Jura, une vieille recette datant des Abbesses de Château-Chalon a été à nouveau exploitée par un viticulteur, c’est le Galant des Abbesses.
Dans les haies, les mûres bien noires et brillantes sont tentantes. Quelles délicieuses gelées en perspective ! On peut également les faire macérer dans le vin rouge pour obtenir une liqueur comparable au cassis. Attention de ne cueillir, pour les manger crus, que les fruits en hauteur. Les renards peuvent souiller les branches basses et la maladie qu’ils provoquent est bien souvent mortelle. Les premières noix vont tomber. Faites-les sécher à l’air, à l’abri des… écureuils !
En septembre au potager…
On récolte les derniers haricots verts ou beurre ou mi-mûrs. On coupe les belles tomates si parfumées. Puis on les farcit et on les congèle s’il y en a trop. Avec elles, cuisons aubergines, poivrons, oignons, courgettes. Ces ratatouilles se congèlent parfaitement ou se stérilisent. On apprécie aussi les courgettes, les potimarrons, les courges. Enfin, leurs cousins, les concombres, ont terminé la saison.
On repique les légumes de garde comme les poireaux, les choux d’hiver. Parfois on repique la mâche semée en juillet/août. Cette année, avec la canicule, elle n’a pas bien levé.
On arrache les carottes, les navets, les rutabagas. Notons que ces derniers peuvent se conserver dans le sable. Je préfère les conserver stérilisés et prêts ainsi à être consommés. Et quel bonheur d’admirer tous ces bocaux sur les rayons à la cave !
Du côté du jardin d’ornement
Et maintenant, bonjour dahlias, reines marguerites, cosmos, glaïeuls, phlox, rudbeckias, crocosmias montbretias qui continuent leur floraison. Sans oublier également les plantes en pots : géraniums, bégonias, pétunias surfinias…
Savez-vous que les fleurs de bégonias sont comestibles ? On peut ainsi relever une sauce à la crème ou un yaourt pour manger avec des concombres. Ces fleurs relèvent aussi la mayonnaise.
Août et septembre sont les mois des boutures de géraniums. C’est le moment aussi de faire moisson de graines, en particulier celles d’œillets d’Inde, des lupins, des reines marguerites, etc.
Les plantes grimpantes comme les bignones, les passiflores, les clématites qui redémarrent ont supporté la chaleur mais heureusement qu’elles ont été arrosées ! Ne pas oublier également le lilas des Indes rose qui fait l’admiration de ses propriétaires quand les passants leur demandent le nom de cet arbuste. Toutes ces fleurs doivent être soignées, nettoyées, coupées dès qu’elles se fanent pour faciliter la floraison des boutons.
Dicton de Franche-Comté : « Quand les pigeons sont perchés, la pluie est annoncée ».
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