L’été sur la plage, il s’agit d’un plaisir auquel de nombreuses personnes succombent. Si certaines optent pour le bain ou la sieste au bord de l’eau, d’autres parcourent la plage en mode « glanage ». Pourtant, connaissez-vous les éléments naturels que vous avez ou non l’autorisation de ramasser ?
Il paraît judicieux de faire remarquer en premier lieu que ces règles n’ont pas été édictées dans le seul but d’embêter les amoureux du littoral ou de la plage. Elles servent à protéger le lieu et à préserver les ressources naturelles. Bien entendu, vous pouvez vous dire qu’un site ne risque rien si vous glanez une petite poignée de sable ou trois coquillages, pratique anodine. Mais si tout le monde le fait, que reste-t-il ?
Peut-on ramasser… les galets et les coquillages vides ?
Sur la plage, peut-on ramasser… les coquillages ?Sur la plage, peut-on ramasser… le bois flotté et la « laisse de mer » ?
Sur la plage, peut-on ramasser… les fleurs ?
Bien entendu, certaines plages permettent des pratiques interdites sur d’autres. Le mieux ? Vous renseignez auprès de la mairie ou des agents municipaux qui pourront vous faire connaître les règles sur votre lieu d’habitation ou de villégiature.
Peut-on ramasser… le sable ?
On ne démontre plus l’utilité de ce sédiment sur la protection des littoraux. Et pourtant, les touristes le ramassent régulièrement pour s’en servir en décoration ou garder un souvenir des vacances. Une pratique qui nuit à la nature.
Savez-vous que… ? Il existe des plages de sable rose, comme celle d’Elafonissi en Crète. On attribue l’origine de cette teinte si particulière aux coquilles qui se décomposent et se mélangent au sable lorsque les mollusques arrivent en fin de vie. Afin d’éviter que le site ne subisse pillage ou dégradation, de nombreux employés municipaux œuvrent.
Ces dernières années, en plus des vacanciers, on assiste à un autre phénomène, celui de la commercialisation des ressources naturelles et des « marchands de sable ». En 2017, les autorités locales ont trouvé du sable de plages du Finistère en vente sur internet. Et régulièrement, sur des sites d’enchères, sont mis à prix des petits sacs de sable provenant de plages du monde entier. Un commerce qui ravit les collectionneurs de sable, mais qu’en est-il de la nature ? Car s’il ne s’agit à chaque fois que de quelques grains, qu’arrive-t-il quand le phénomène se reproduit des millions de fois ?
Ce que dit la loi : l’article L.321-8 du Code de l’environnement interdit la collecte du sable, au risque de devoir débourser une amende pouvant atteindre 1500 €. Le sable appartient au domaine public maritime) et donc à l’Etat. Une précision toutefois : vous n’avez pas le droit de ramasser le sable sur la plage, mais vous pouvez le faire quand vous trouvez des grains sur la chaussée, les trottoirs, votre pare-brise de voiture. On parle alors de « sable éolien », déplacé par le vent. Ne pensez pas que la loi est stricte uniquement sur le territoire français. En 2018, un touriste a écopé d’une amende de 1000 € pour avoir ramassé du sable sur une plage de Sardaigne.
Peut-on ramasser… les galets et les coquillages vides ?
On sanctionne également le vol de coquillages vides et de galets, bien souvent destinés à la décoration d’allées ou de salle de bains.
Savez-vous que… ? En Normandie, on a observé une division par deux du nombre de galets par rapport au stock au XIXème siècle. Par conséquent, on interdit le ramassage de ces minéraux typiques depuis 1975…
Ce que dit la loi : en France, c’est encore l’article L.321-8 du Code de l’environnement qui prime. « Les extractions de matériaux sont limitées ou interdites lorsqu’elles risquent de compromettre, directement ou indirectement l’intégrité des plages, dunes littorales, falaises, marais. »
Sur la plage, peut-on ramasser… les coquillages ?
Vous l’avez vu, on interdit le ramassage des coquillages « vides ». Mais qu’en est-il de la pêche à pied, cette passion qui rapproche plus de 2 millions de personnes ? Mini crevettes ou crabes, palourdes, couteaux, pétoncles, moules… Les amateurs de bonne chair et de pêche à pied en salivent déjà. Pourtant, l’estran fait partie de ces écosystèmes fragiles du littoral. Il convient donc de le respecter. Selon le type d’estran (sableux, vaseux, rocheux), les espèces à pêcher diffèrent.
Ce que dit la loi : pour commencer, la loi française interdit toute pêche à pied dans l’intention de revente. Ensuite, vous ne pouvez pêcher qu’en journée (du lever au coucher du soleil) avec des outils réglementés. Seuls sont autorisés les crochets et pelles ayant 3 dents au maximum ou les couteaux au manche inférieur à 30 cm pour ce qui concerne les coquillages ensablés. Et comme on vous l’expliquait déjà dans notre précédent article Qu’a-t-on le droit de ramasser en forêt ?, prenez (ici, pêchez) uniquement ce que vous allez manger dans la limite du raisonnable, sans gâcher ou tout vous approprier. Des quotas doivent aussi être respectés :
- quant à la taille: la taille minimale requise pour un couteau est de 10 cm, 8.7 cm pour les homards 4 cm pour les moules et les palourdes ;
- quant au nombre ou au poids: par pêcheur et par jour, vous ne devez pas pêcher plus de 3 kg de bigorneaux, 6 araignées de mer ou 36 huîtres.
Enfin, nous vous conseillons de prendre renseignement auprès de la mairie dont dépend l’estran. Certains décrets ou avis sanitaires peuvent prévaloir…
Sur la plage, peut-on ramasser… le bois flotté et la « laisse de mer » ?
Dans un vase, sur une table ou monté en cadre, le bois flotté fait le bonheur des amateurs de déco. On considère ce dernier comme de la « laisse de mer ». Cela signifie qu’on les assimile à des « débris » maritimes naturels, d’origine végétale (bois flotté, algues) ou minérale (os de seiche, éponges), transportés sur la plage par les marées et les vagues. On considère donc le bois flotté et les autres « laisse de mer » comme une exception à la législation.
Ce que dit la loi : rien ne vous interdit de ramasser le bois flotté. Par contre, les associations de protection de l’environnement vous invitent à la réflexion et au glanage raisonnable (et raisonné). En effet, la « laisse de mer » sert d’écosystème et de refuge à de nombreuses espèces. Lieu de dégradation végétale et minérale, il s’agit d’une réserve de nourriture pour les oiseaux, quand elle n’accueille pas en plus le nid de certaines espèces.
Sur la plage, peut-on ramasser… les fleurs ?
Sur le littoral, peut-être aurez-vous envie de cueillir un joli bouquet ? Cet acte n’est également pas anodin. De nombreuses espèces de fleurs ne poussent qu’à des endroits précis des littoraux. Une flore précieuse et rare, de fait protégée.
Ce que dit la loi : vous risquez une amende jusqu’à 9 000 € pour « pour altération, dégradation ou destruction du milieu d’une espèce végétale dans un site protégé ». Un bouquet qui risque de vous coûter cher…
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