Il faut bien souvent attendre la grossesse pour que les femmes entendent parler du périnée et de la rééducation périnéale. Mais si l’accouchement le met à rude épreuve, cela peut aussi être le cas de plusieurs pratiques sportives. Les conséquences d’un périnée manquant de tonus sont diverses, même si l’incontinence urinaire est la plus fréquente et la plus crainte.

 

Le périnée, nécessaire au maintien du plancher pelvien

Le périnée est un ensemble de muscles et de ligaments servant de plancher (de paroi inférieure) à la ceinture pelvienne, s’étendant du pubis au coccyx. Si leur rôle est identique (soutenir les viscères en station debout), on note que le périnée masculin et le périnée féminin comportent néanmoins quelques différences anatomiques.

©Plim79

Dans sa partie superficielle, le périnée est composé de deux faisceaux : un antérieur (uro-génital) et un postérieur (anal). Le maintien du vagin et de l’utérus est permis par la bande fibreuse qui relie les régions vulvaire et anale.

Savez-vous que… ? La bande fibreuse reliant les régions vulvaire et anale peut se trouver affectée avec l’âge, provoquant une défaillance dans le maintien du plancher pelvien. On parle alors de prolapsus génital (ou « descente d’organes »).

 

Quelles sont les causes d’un manque de tonus du périnée ?

Chez les femmes, les facteurs de risque principaux pour le relâchement périnéal sont l’accouchement et la ménopause. Elles peuvent alors être victimes de fuites urinaires, à l’effort tout particulièrement, ou de diminution du plaisir. Plus rarement, des fuites anales sont observées.

Mais certaines pratiques sportives peuvent aussi affaiblir le périnée. On pense notamment aux mauvais réflexes pris par des jeunes pour travailler leurs muscles abdominaux, ou certaines activités comme le jogging, l’athlétisme ou le fitness, le port de charges lourdes, qui font pression sur le périnée, même chez certaines adolescentes….

Les femmes ne doivent pas éprouver une quelconque honte lors d’un entretien avec leur médecin ou un autre professionnel de santé, à confier leur problème d’incontinence urinaire ou anale. Non seulement ce type de trouble touche de nombreuses femmes, mais en osant évoquer le sujet, le médecin peut vous prescrire des séances de rééducation périnéale auprès d’un kinésithérapeute ou d’une sage-femme.

Savez-vous que… ? Le surpoids est aussi un facteur de risque du relâchement périnéal.

 

Quelles sont les conséquences d’un manque de tonus périnéal ?

        Sur le plaisir

Un périnée affaibli donne une impression de vagin plus « dilaté » qu’il ne devrait l’être. (Pour mieux visualiser, imaginez un élastique qui se serait détendu.) Résultat, ce périnée « amolli » vous privera d’une partie de vos sensations sexuelles. Une rééducation périnéale est donc nécessaire pour vous réapproprier du plaisir et en donner à votre partenaire : le conduit vaginal, plus étroit, enserrera davantage son pénis. Mais attention : un périnée trop tonique risque de rendre vos relations sexuelles inconfortables ou douloureuses…

Savez-vous que… ? Alterner contractions et relâchements de votre périnée, tout en variant l’intensité et la fréquence, permettent de donner davantage de plaisir à votre partenaire, mais pas seulement…  Vous allez aussi améliorer la circulation sanguine dans votre bassin, provoquant ainsi une meilleure irrigation vasculaire de vos organes génitaux, accroissant votre plaisir.

        Sur l’incontinence urinaire

Plusieurs millions de femmes sont touchées par l’incontinence urinaire en France. En effet, le périnée, en soutenant la vessie, joue un rôle important dans le contrôle de la miction.

Quand le périnée manque de tonus, il devient difficile, voire impossible, de retenir ses urines. Ce phénomène est surtout observé par la femme lors d’une quinte de toux, d’un éternuement, d’un fou rire, ou d’une pratique sportive.

Si la rééducation périnéale n’apporte aucune amélioration après une dizaine de séances, votre médecin pourra vous orienter vers la pause chirurgicale de bandelettes.

 

        Sur l’incontinence anale

L’incontinence anale est une difficulté à retenir les gaz ou les selles, par manque de tonus du périnée postérieur (et du sphincter anal externe).

Si elle touche majoritairement les personnes âgées, ce type d’affection peut être observé à la suite d’une grossesse, mais aussi d’un AVC, d’une chirurgie anale, ou même de diabète. Très taboue, près de 2 millions de personnes en France en sont atteintes.

Si, après 3 mois de rééducation périnéale, l’incontinence anale perdure, demandez à votre médecin de vous parler des autres solutions qui existent, comme l’implantation d’une électrode au niveau des nerfs de l’anus et du rectum, agissant par neuromodulation. Et n’oubliez pas : vous n’êtes pas une exception et aucun sujet ne doit être tabou avec votre référent médical !

 

La rééducation périnéale permet de corriger, ou tout du moins limiter, ces différents problèmes. Mais pour le périnée comme pour d’autres parties du corps, la prévention est à privilégier : des exercices de prise de conscience ou de musculation peuvent être mis en place avant de subir tous ces inconvénients.

Toute reproduction interdite

Vous pourriez aussi être intéressé(e) par :