Quel cheminement peut-il pousser une personne à revisiter sa façon de vivre et d’appréhender son quotidien ? Quel déclic à l’origine d’une prise de conscience écologique ?

Aurélie Valognes vous aiguille sur une piste, avec son roman La cerise sur le gâteau

 

La retraite, le point de départ

Brigitte et Bernard forment un couple solide depuis 37 ans. Si madame apprécie sa liberté de retraitée, monsieur vit tout autrement cette période charnière de l’existence. Déboussolé, celui qui n’a jamais vécu que pour son travail doit trouver un nouveau sens à sa vie

Lors des vacances de Toussaint, une lueur pointe à l’horizon quand le petit-fils de Bernard lui parle d’un devoir à rendre sur le 7ème continent. Pour ce sexagénaire compétiteur dans l’âme, hors de question de s’arrêter sur la simple étude de cette étendue plastique au milieu des océans : Bernard va revisiter son quotidien pour devenir plus écoresponsable. Mieux encore : il vise le zéro déchet.

« – Ce n’est pas si évident de refuser les choses qu’on t’ordonne, d’oser dire non. Il faut du courage, de la ténacité aussi.
[…] Comment avez-vous pu ne rien dire face à la destruction de la planète ou à la disparition progressive de chaque espèce ?  “On ne savait pas” sera notre excuse ? Mais aujourd’hui on sait et on ne fait rien, pensa Bernard. »
(pages 282-283)

Entre difficultés personnelles et incompréhension familiale, le parcours du jeune retraité sera semé d’embûches (et de déchets plastiques). Et cela va aboutir à quelques scènes de vie savoureuses

 

La cerise sur le gâteau, un roman invitant à la réflexion

Ce roman constitue une invitation à la réflexion sur un mode de vie écoresponsable. Opter pour une consommation juste, en apprenant à se défaire de ce qui ne nous est pas nécessaire. (Car malheureusement, après des décennies de matraquage consumériste, il faut aujourd’hui « désapprendre » à consommer.)

L’auteure met en lumière une autre réalité : opter pour un mode de vie plus écoresponsable demande un investissement de tous les jours. Quand on en a l’habitude, on ne se rend pas compte des efforts que cela exige pour un novice. Cela demande de revisiter son quotidien et sa façon de consommer, de cuisiner, de réaliser des produits maison…

Avec humour, Aurélie Valognes dénonce aussi quelques absurdités du bio. Comme le fait d’acheter de nombreux contenants pour ensuite générer moins de déchets et moins consommer. Ou de voir les produits bio sur-emballés inutilement. Ou encore les briques de lait en carton… sur lesquelles on ajoute un bouchon plastique.

Et comme le dit si bien Marguerite, la mère de Bernard : « Je vois surtout que le meilleur déchet, c’est celui que l’on ne fait pas » (page 108). Un adage bien connu des écologistes, colibris du monde moderne

 

Et Aurélie Valognes dans tout cela ?

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« Puis une transformation, que je n’avais pas prévue, s’est opérée en moi : je suis devenue Bernard. […] Alors que, en matière d’environnement, je partais de loin. En commençant ce livre, je n’avais aucune conscience écologique : j’essayais de manger bio depuis que j’avais des enfants – par peur pour notre santé uniquement –, et ça s’arrêtait là. » (Remerciements, page 401)

Ce roman livre donc également une part de témoignage, celui d’Aurélie Valognes qui s’est orientée vers un mode de vie plus vertueux. Et force est de constater que son point de vue peut intéresser ceux qui ne sont pas encore sensibles aux questions écologiques, et leur montrer ainsi qu’un autre façon de vivre est possible, pleine de petites satisfactions qu’on ne prend plus le temps de voir, comme observer la germination de plants, la nature qui s’éveille au printemps, ou cuisiner ses propres légumes. Et qu’apprendre à renoncer aux choses non-essentielles ne cause pas la désolation ou la dépression. Mais pas uniquement…

La cerise sur le gâteau apporte également un éclairage sur les difficultés et les craintes que connaissent les novices aux (déjà) partisans du bio. Ainsi, à eux, à nous, de nous montrer plus indulgents, plus patients, et d’accueillir les nouveaux en leur livrant quelques conseils et en leur ouvrant les bras.

« On fait de notre mieux, conclut-il, c’est tout. Et parfois, on y arrive, et parfois non. C’est plus souvent non, d’ailleurs, et ce n’est pas grave. On sait que l’on résiste pour la bonne cause. » (page 309)

Instructif et plaisant, on tourne les pages s’en même s’en rendre compte… A mettre dans toutes les mains : sourire garanti !

Aurélie Valognes, La cerise sur le gâteau, Mazarine, 414 pages, 18.90€

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