Le glyphosate est partout. Voilà le constat qu’ont souhaité mettre en lumière de nombreux français. Zoom sur les « Pisseurs volontaires ».

Si vous souhaitez faire une petite mise au point sur le glyphosate, nous vous proposons de lire notre précédent article, Pollution au glyphosate : toute la population touchée ?

 

Comment débute l’aventure des « Pisseurs volontaires » ?

Récemment, des faucheurs volontaires mènent une action visant à rendre impropre à l’utilisation des bidons agricoles de glyphosate. Suite à cette opération, ils font tester leurs urines. Pour des personnes sensibles à l’environnement et à ce qu’ils ingèrent et respirent, les tests les laissent sans voix. Tous sont contaminés, à des taux alarmants ! De là naît la volonté de savoir dans quelle mesure la contamination paraît généralisée.

Savez-vous que… ? On déclare l’eau impropre à la consommation à partir de 0,1 ng/L de glyphosate. Que pensez alors des urines contaminées à un taux nettement plus important ?

Les Faucheurs volontaires et l’association Campagne Glyphosate lancent « J’ai des pesticides dans mes urines, et toi ? ». De nombreux groupes et associations voient le jour sur le territoire dans cette même optique : connaître l’ampleur de la contamination. Aucune norme n’existe actuellement pour les urines, puisque le glyphosate n’est pas censé se trouver dedans… Alors, on utilise comme valeurs comparatives, celles définies pour l’eau potable. Et l’inquiétude ne peut que s’accentuer…

 

Les « Pisseurs volontaires » dans la Drôme

Dans le nord de la Drôme, à Laveyron, des prélèvements d’urine ont lieu le mardi 29 janvier 2019. Les résultats tombent courant février. Sur les 25 personnes testées, tous les tests se révèlent positifs. Olivier Crenn, le coordinateur de la campagne pour la Drôme, maraîcher en permaculture constate un taux 2,5 fois supérieur aux normes.

« On atteint jusqu’à 35 fois les taux maximaux présents dans les eaux potables. Plus de 35 fois le taux autorisé de présence de pesticides, après le filtrage par le foie et les reins. Il n’y a pas une seule personne en-dessous du taux, tout le monde le dépasse. » Olivier Crenn

 

« Pisseurs volontaires », un phénomène qui prend de l’ampleur

Printemps 2019, de nouveaux volontaires font tester leurs urines dans l’Hérault. Sur une soixante d’habitants, tous se révèlent contaminés au glyphosate. Même si les taux restent variables d’un individu à l’autre, cela pose surtout la question : peut-on échapper au glyphosate ?

Mai 2019, devant huissier, 60 volontaires de Haute-Savoie font tester leurs urines près de Chambéry. Le groupe Glyphosate 73 observe les mêmes résultats que partout ailleurs. Que l’on mange bio ou non, tous les habitants sont touchés. Une habitante déplore cet état de fait et ne voit qu’une hypothèse pour expliquer son imprégnation au glyphosate : « Mais c’est vrai qu’on boit l’eau du robinet ».

Le constat est identique dans le Vaucluse en juin dernier. L’association Foll’Avoine a mené des tests auprès de 26 volontaires. Là encore, la pollution touche les testés. On recueille des taux de glyphosate compris entre 0,26 et 3,87 ng/mL. Or pour rappel, l’eau n’est plus considérée comme potable au-delà de 0,1 ng/mL (égal à 0,1 μg/L).

En France à ce jour, tous les testés se sont révélés positifs : les corps sont imbibés de pesticides, même chez ceux se nourrissant avec du bio uniquement.

 

Oui mais…

Trois agriculteurs utilisateurs de glyphosate dans le Calvados ont souhaité se faire tester. Pourtant, leurs tests révèlent des taux presque indétectables. Comment l’expliquer ?

Le collectif « Pisseurs volontaires » fait appel au laboratoire allemand indépendant Biocheck. Non seulement celui-ci n’utilise pas le même protocole que le CHU de Caen, mais les seuils diffèrent aussi (détection à 0,075 contre 0,4 ng/L).

 

Vous souhaitez faire tester vos propres urines ?

Le coût moyen d’un test au glyphosate est de 85€. En ajoutant les frais postaux et d’huissier, cela revient à près de 135€.

Vous pouvez vous rapprochez des organisateurs de la campagne « Du glyphosate dans nos urines » pour davantage de renseignements, ou visiter le site campagneglyphosate.com

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