Une poule élevée en batterie subit des traitements inhumains. Poulehouse a décidé de créer des lieux où il fait bon vivre pour les gallinacées, en commercialisant un « œuf qui ne tue pas la poule ».

Chaque année en France, on compte près de 50 millions de poules réformées qui finissent à l’abattoir. Il existe pourtant des alternatives qui permettent aux poules de vivre une retraite agréable.

Information : avant d’aller plus loin, ce webzine se voulant familial, nous avons décidé de ne pas diffuser les vidéos d’élevage en batterie afin de ne pas heurter la sensibilité de nos plus jeunes lecteurs.

 

Les différents modes d’élevage des poules

En France, il existe trois modes d’élevages des poules indiqués par un code imprimé sur chaque œuf. Plus simplement, si aucune mention n’est apportée sur la boîte telle que « agriculture biologique » ou « élevage en plein air », alors déduisez-en que les pauvres poulettes qui ont pondu ces œufs sont élevées dans des conditions honteuses.

  • L’élevage en cage représente deux tiers de la production (code 3). En termes de place, la poule dispose d’une feuille A4, soit 16 poules/m².
  • L’élevage au sol, environ 6% (code 2). On compte 9 poules/m², ce qui représente moins de deux feuilles A4 par poule.
  • L’élevage au plein air, soit 26% de la production (code 1, ou code 0 quand il est bio et donc forcément de plein air). En journée, les poules peuvent passer de l’intérieur (respectivement 6 et 9 poules/m² pour les codes 0 et 1) à l’extérieur où elles disposent d’un minimum de 4 m² chacune.

Dans les deux premiers modes d’élevage, les poules ni ne sortent ni ne voient la lumière du jour, élevées dans de grands hangars dont elles ne sortent jamais.

 

Deux points communs à tous les modes d’élevage

Dans ces trois types d’élevage, on note néanmoins (sauf mention contraire de l’éleveur dans les codes 1 et 0) qu’il existe :

  • Le sexage : on ne conserve que les poussins femelles et on tue systématiquement les mâles. Cette mort intervient par gazage, broyage ou écrasement vivants, ou en les laissant à l’abandon dans des sacs poubelles ou des bennes. Comme le rapporte l’association L214 pour 2013, 54 millions d’œufs contenant des poules pondeuses ont éclos dans sept couvoirs français. Quasiment autant d’éclosions pour les poussins mâles, tués dès le lendemain.
  • L’épointage : afin de limiter les blessures et le cannibalisme, on coupe le bout du bec de chaque poule. Cette « opération » est extrêmement douloureuse pour l’animal (non anesthésiée) car le bec est très innervé.

Savez-vous que… ? Une poule, mais plus généralement un animal, élevé en agriculture biologique bénéficie d’une meilleure qualité d’aliments et ne peut recevoir ni vaccins ni antibiotiques. La surpopulation comme dans les élevages hors sol est donc impossible, car la promiscuité promeut l’apparition de maladies, etc.

  

La vie des poules dans les élevages en cage ou au sol

Quel est le pire dans tout cela ? Tous ces modes d’élevage sont légaux. Or, en se référant à l’article L214-1 du Code rural (celui-là même qui a donné son nom à l’association L214) :

« Tout animal étant un être sensible doit être placé par son propriétaire dans des conditions compatibles avec les impératifs biologiques de son espèce. »

Un élevage dans un hangar éclairé aux néons, agglutinant les animaux dans des cages ou tout du moins sur des grilles en métal, jamais en contact avec le moindre brin d’herbe, satisfait-il vraiment les impératifs biologiques des gallinacées ?

Savez-vous que… ? Des personnalités s’engagent contre l’élevage des poules en cage. On peut notamment citer Sophie Marceau et Stéphane Bern.

L’élevage en cage et celui au sol (plus rarement celui de plein air) se conjuguent à une surpopulation. Mais pas seulement… Si vous visionnez les images tournées par L214, les poules sont déplumées et mutilées, quand elles ne sont pas déjà agonisantes ou mortes. Elles évoluent sur des grilles inclinées, afin que les œufs roulent directement dans une gouttière de récupération. Oh, mais croyez bien qu’un jour, ces poules verront la lumière du soleil : ce sera celui de leur voyage vers l’abattoir.

Savez-vous que… ? Il est fréquent d’observer le picage de plumes, et parfois le cannibalisme, dans de nombreux élevages de poules. Ceci, parfois même quand il s’agit d’un élevage bio. Pour les experts, cela dénote un profond mal-être animal sur lequel il est possible d’agir.

Dans les élevages, le peu de place, la promiscuité et la surpopulation entraînent de l’ennui et du stress chez les poules. Ce mal-être se traduit alors par la mutilation, l’attaque ou le cannibalisme vis-à-vis de leurs congénères.

 

Et un projet de loi qui ne verra pas le jour…

Un projet de loi, visant en l’addition de deux alinéas pour l’article L.214-3 et d’un complément pour l’article L.214-11, pour l’interdiction de l’élevage des poules en cage en 2022 a été… rejeté en avril dernier par les députés. (Tout comme les amendements sur les lapins élevés en cage.) Les élus préfèrent que les professionnels du secteur fixent eux-mêmes leur échéancier. Mais bien entendu ! Et ne pourrait-on pas organiser une table ronde avec les représentants des gallinacées ? Sûrement quand les poules auront des dents…

Pourtant, d’après un sondage YouGov pour L214 datant de 2018, 90% des Français se montrent favorables à l’interdiction de ce mode d’élevage. Le récent scandale des œufs contaminés au fipronyl (antiparasitaire pourtant interdit sur les animaux destinés à la consommation) n’y est sûrement pas étranger, puisqu’un pic de consommation d’œufs bio a été observé juste après.

 

Des marques s’engagent contre l’élevage des poules en cage

Certains acteurs de la grande distribution ont d’ores et déjà été sensibilisés par les élevages en cage. Ils ont pris l’engagement de ne plus utiliser ou commercialiser les œufs issus de ces types d’élevage. Si certains sont déjà en vigueur, pour l’essentiel il faudra cependant attendre l’horizon 2020 pour leur propre marque, et 2025 sur la totalité du rayon œufs (Carrefour, Lidl, Cora, par exemple). Et même si on aimerait voir interdire l’élevage de catégorie 3, mais aussi celui de catégorie 2, c’est un premier pas.

On décerne trois mentions spéciales pour :

  • Groupe Casino : s’engage à bannir les œufs de poules élevées en cage d’ici 2020 pour le rayon œuf, et 2025 pour tous ses produits transformés. (On se focalise trop souvent sur les œufs en oubliant ce qui compose les produits transformés…)
  • Grand Frais : s’engage à supprimer de ses étals tous les œufs de catégories 2 et 3 dès 2020, et ne proposera alors plus que des œufs de plein air ou bio.
  • Thiriet : d’ici 2025, uniquement des œufs de plein air dans leurs produits.

Comme quoi, quand on veut, on peut. Et si ce n’était pas économiquement viable, ces grands acteurs de la consommation ne le mettraient pas en pratique.

Savez-vous que… ? Une poule pond tout au long de sa vie, qu’elle soit en présence ou non d’un coq, qu’elle soit « forcée » de le faire ou non. Mais quand il n’y a pas de coq dans le secteur, cela signifie que l’œuf n’a pas été fécondé. Vous pouvez donc être rassuré : vous ne mangez pas un futur poussin.

 

Poulehouse ou l’œuf qui ne tue pas la poule

Poulehouse a souhaité réinventer le modèle économique du commerce d’œufs. La marque s’engage pour un mode de production éthique qui pense au bien-être de nos poulettes.

 

Un modèle centré sur le bien-être des poules

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Élodie, Fabien et Sébastien, les trois fondateurs, ont également à cœur le bien-être physique et social de leurs gallinacées. Pour ce faire, ils pensent à séparer les poules en groupes de taille raisonnable, dans un environnement répondant à leurs besoins sociaux.

Les poules sont également élevées en agriculture bio et sans mutilation de leur bec. Lors de la création de l’entreprise, les fondateurs se penchaient même sur le problème du sexage. « Poulehouse suit de près la mise au point de la méthode de sexage in ovo, qui permettrait de déterminer dans l’œuf le sexe du poussin, et d’ainsi éviter le massacre des poussins nés mâles. »

Poulehouse pense aux poules, mais pas seulement… La marque rémunère au juste prix les éleveurs bio (4 à l’heure actuelle) engagés dans sa démarche.

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Acheter un œuf qui ne tue pas la poule revient-il vraiment plus cher ?

Il est vrai que la boîte de six œufs est plus chère chez Poulehouse que chez un autre professionnel du même secteur. Oui, mais pour 5.99 €, vous payez pour le bien-être et la non souffrance des poules ainsi qu’une retraite agréable, la traçabilité du produit, une agriculture biologique et un élevage éthique. Par contre, les œufs ne sont malheureusement pas encore commercialisés dans tous les magasins. Vous pouvez néanmoins trouver la liste des distributeurs ici.

 

Et sinon ?

Si vous voulez vous garantir des œufs frais et faire du bien aux poules, vous pouvez également adopter des poules réformées. Issues des élevages intensifs (bio ou non), vous leur garantirez au moins de profiter d’une agréable retraite dans votre jardin. Même si on n’agit pas sur la cause du problème ou les précédentes années de maltraitance… Au bout d’une période d’adaptation, vous aurez plaisir à les voir se remplumer, faire des « bains de poussière », se percher, etc.

 

Pour aller plus loin :
Appleby Michael C. Poultry behaviour and welfare. Wallingford, Oxfordshire, UK ; Cambridge, MA, USA: CABI Pub. 2004.
Colson Sandra. Bien-être de poules pondeuses logées en volière de ponte : comparaison à des poules logées en cage conventionnelle et influence des conditions d’élevage des poulettes sur leur adaptation à la volière de ponte. Université Rennes 1, 2006.
Monique Bestman, Elever les poules en agriculture biologique, Mouvement de culture biodynamique, 14 €

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