L’association du Pain et des Roses a pour objectif de réinsérer des femmes dans la société au travers d’ateliers de fleuristes. A deux semaines de la Toussaint, rencontre avec Marie Reverchon, sa co-fondatrice.
Pouvez-vous présenter du Pain et des Roses à nos lecteurs ?
L’association du Pain & des Roses agit pour l’inclusion sociale et professionnelle de femmes éloignées de l’emploi.
Au cours d’ateliers de fleuriste, les participantes du projet découvrent ce métier à la fois créatif et technique. Elles échangent et développent des compétences variées réutilisables dans tous métiers. En s’impliquant dans tous les aspects du projet, les femmes retrouvent confiance en leurs capacités et leurs talents, et un chemin vers l’emploi.
Nos ateliers ont lieu dans les centre d’accueil et d’hébergement de France Terre d’Asile, ainsi que dans le Centre d’Action Sociale de la Mairie de Paris.
L’association fonctionne sur un modèle économique innovant. Nous proposons nos bouquets et la réalisation de décorations florales pour toutes sortes d’évènements afin de financer en partie nos ateliers gratuits.
Pourquoi l’association du Pain et des Roses se concentre-t-elle sur les femmes ?
Les femmes en demande d’asile et en réinsertion avec lesquelles nous travaillons sont particulièrement isolées, exclues et ont très peu d’opportunités d’activités. Elles ont en plus souvent des enfants à charge qui limitent leur flexibilité, et peu de possibilités de sortir et créer du lien social. Leur proposer un cadre « entre femmes », dans un format flexible et convivial, leur permet de s’impliquer malgré leurs contraintes. Et également de se sentir plus en sécurité, de s’exprimer et de lier des amitiés plus facilement.
Depuis le début de l’aventure du Pain et des Roses, combien de femmes ont pu être formées dans vos ateliers ?
Depuis le projet pilote en été 2017, 84 femmes ont pu participer à nos ateliers.
Comment avez-vous eu l’idée de créer du Pain et des Roses ?
Lors de mes études à Londres, j’ai été bénévole durant un an dans l’entreprise sociale « Bread and Roses », qui fonctionne sur un modèle similaire. Conquise par le projet et son impact, je l’ai importé en France et adapté au contexte français à mon retour.
D’où proviennent les fleurs qui subliment vos bouquets ?
Nous utilisons des fleurs et feuillages locaux et de saison. Notre horticulteur principal est Fleurs de Cocagne, une structure d’insertion horticole 100% biologique en Essonne. Je signale par ailleurs qu’ils ont des scabieuses et des roses bio magnifiques !
Acheter et promouvoir les fleurs françaises et de saison est indispensable. La prise de conscience écologique dans le domaine horticole est plus lente et il y a bien moins de régulations dans ce domaine que pour la nourriture, car les fleurs ne se mangent pas… Pourtant, l’impact environnemental des importations de fleurs d’Afrique et d’Amérique Latine en toute saison est catastrophique, et tue les horticulteurs français qui ont pourtant des productions magnifiques et suffisamment variées.
Il faut simplement accepter de ne pas offrir des roses à la Saint-Valentin – quelle idée de faire cette fête en février ! – et de ne pas avoir des renoncules pour un mariage en août…
Les bouquets confectionnés dans vos ateliers sont uniquement disponibles en région parisienne. Prévoyez-vous d’élargir votre distribution à toute la France ?
J’espère un jour, mais pas tout de suite. En effet, l’association est encore toute jeune ! En fait ce que je souhaiterais, ce serait plutôt de parvenir à créer un système de réplication et d’essaimage du projet, comme je l’ai fait moi entre Londres et Paris, et comme le fait notamment le Réseau Cocagne. J’ai déjà été en contact avec une fleuriste de Rennes, une personne à Lyon, et même une fleuriste de Barcelone qui étaient toutes intéressées par le modèle et la possibilité de le répliquer de leur côté. Avoir des fleuristes locaux qui répliqueraient le projet dans leur zone géographique, avec leurs horticulteurs, adapté à leur contexte. Avec simplement une mise en réseau, un partage de compétences et de pratiques, et un soutien au lancement, ça me plairait ! Ce serait une belle façon de démultiplier l’impact social du projet tout en continuant à valoriser des productions à échelle locale, en restant ainsi proche des bénéficiaires du projet comme des consommateurs.
En attendant, nos bouquets sont disponibles dans des lieux de dépôt partenaire (restaurants et kiosques selon la période), et nous réalisons principalement des bouquets et décors sur demande pour de l’événementiel.
Quel message souhaitez-vous transmettre aux lecteurs de cet article ? Que peuvent-ils faire pour soutenir votre association du Pain et des Roses?
Pour soutenir le projet, n’hésitez pas à faire appel à nous pour la décoration de vos évènements !! Plus d’infos sur www.dupainetdesroses.org
Enfin, pour être informé(e)s de l’ouverture prochaine de la boutique en ligne, inscrivez-vous à la newsletter de notre association.
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