Entre souvenirs d’enfance et conseils de jardinage, notre chroniqueuse octogénaire vous délivre ses conseils d’octobre pour votre jardin et votre potager.

Autrefois, dans les années 50, les « grandes vacances » commençaient le 14 juillet pour se terminer à la rentrée des classes le 1er octobre.

Odeur des pluies de mon enfance. / Derniers soleils de la saison !
A sept ans comme il faisait bon,  / Après d’ennuyeuses vacances,
Se retrouver dans sa maison !

La vieille classe de mon père, / Pleine de guêpes écrasées,
Sentait l’encre, le bois, la craie, / Et ces merveilleuses poussières
Amassées par tout un été.

Odeur des pluies de mes vacances, René-Guy CADOU

 

En octobre, de jolies couleurs et encore de belles fleurs

Les jours raccourcissent mais les lumières du matin incitent à la poésie, à admirer les floraisons de ce début d’automne : les fleurs estivales n’ont pas dit leur dernier mot. Dahlias, marguerites, alstrœmères, asters multicolores (paradis pour les abeilles et les papillons), et les roses qui seront encore bien présentes pour la Toussaint…

 

Le potager d’octobre

Au potager, les récoltes se tarissent car il a tout donné : derniers haricots verts, ou jaunes tomates encore belles et délicieuses si elles ont un toit, salades… Les poireaux, navets, carottes peuvent rester en pleine terre car ils résistent au froid mais attention ! Les mulots peuvent y trouver un bon garde-manger. Et s’il gèle trop fort, impossible de les arracher.

Les légumes de garde (qui se conservent tout l’hiver) comme les potirons et les courges, devront patienter à l’abri en cave mais sur une couche de paille qui laisse passer l’air. (Certains les glissaient sous les lits !)

C’est le moment de repiquer les salades d’hiver ou de début du printemps : scaroles, frisées, reines des glaces, pains de sucre, cornets d’Anjou… là où la terre a été bêchée après récolte.

 

Les vendangeurs s’attardent entre septembre et octobre

C’est encore le moment des vendanges (en avance cette année). Autrefois, les chars tirés par deux bœufs ou un cheval transportaient les « sapines », grandes cuves de bois de sapin dans lesquelles les vendangeurs vidaient leurs hottes en bois également. Hottes remplies par les seaux en bois des vendangeuses où s’accumulaient les grappes coupées au sécateur ou à la serpette. Puis, c’était le retour à la ferme. Parfois les grappes étaient écrasées directement dans les sapines par les hommes en bottes ou nus pieds. Mais il y avait le gros pressoir de pierre où « s’attelaient » les hommes pour faire descendre les pièces de bois qui pressaient les grappes. Quel changement ! Quels progrès ! Si nos anciens voyaient les machines à vendanger avancer avec les tracteurs dans les lignes !…

Je revois les vendanges de mon enfance. On nous confiait une vendangette (petit sécateur) et un seau plus petit. Et surtout les pique-niques du midi, pas spécialement la casse-croûte mais le dessert quand, assis sous le gros noyer, on dégustait avec le pain le raisin et les noix ! (Essayez, peut-être pas sous un noyer !)

 

Et dans le verger ?

C’est la saison de gauler les noix et de les faire sécher dans des cagettes à l’extérieur mais abritées sous un auvent par exemple, avant d’être rentrées au sec dans une chaufferie mais pas trop longtemps. Enfin, elles rempliront des cartons au sous-sol. Elles seront un délicieux dessert en hiver avec une tartine de miel et des pommes.

Les pommes, c’est l’automne : quelles cueillettes ! « Simone, allons au verger avec un panier d’osier. » A la main ou avec un cueille-pomme, puis entreposées sur les grillages d’un fruitier au sec, où elles passeront l’hiver jusqu’en avril. Les poires se conservent moins bien mais on peut « cirer » leur queue pour allonger leur vie.

Les coings si beaux, jaunes, veloutés qui feront de délicieuses gelées dans lesquelles seront confites des tranches du fruit ou de pommes. Mais on peut aussi réaliser des confitures qui auront le goût de la pâte de coings – pâtes de coings – élaborées par les plus courageux et courageuses car leur cuisson est longue, voire dangereuse pour les mains !

Je me souviens de la pâte épaisse étendue sur le marbre des cheminées avant d’être découpée comme des caramels puis roulée dans un gros sucre cristallisé et rangée dans une boîte en fer. Mais quel délice ! Autre chose que celle plus élaborée des confiseurs…

 

Dès octobre, on pense aux petits habitants de son jardin

arrosage jardin, aster, automne, bien etre, bio, gazette, gazette bio, jardin, jardin automne, jardin automne 2018, jardin octobre, jardin octobre 2018, jardin octobre plantation, jardin octobre que planter, jardin potager, jardin potager octobre, nature, octobre, plantation jardin, plantation jardin octobre, potager, potager automne, travaux jardin octobre, semis jardin, semis jardin octobre, hérisson, hérisson, refuge à hérissonPréparez l’hiver avec sérénité en prenant soin de vos alliés du jardin comme les hérissons, les insectes utiles, les oiseaux sédentaires. Ménagez-leur des abris : tuyaux de ciment, tas de bûches, de feuilles sèches laissées dans un bosquet, petites maisons à insectes du commerce… Attention toutefois : ne brûlez jamais des tas de feuilles sans vérifier avant qu’un hérisson n’hiberne pas dedans. De nombreux décès de cet animal en voie de disparition pourraient ainsi être évités par une simple vérification.

« Les hirondelles sont parties, le brin d’herbe a froid sur les toits… »

La nourriture de ces insectivores devient trop rare. Il était temps pour elles de gagner des contrées plus accueillantes donc de quitter leurs nids bâtis dans les garages maintenant que les écuries et les granges se font rares. (Dans mon hameau, de nombreux nids, mais il faut protéger les voitures et les appareils de jardinage !)

On peut commencer à tailler les haies et entasser leurs branchages dans les remorques pour la déchetterie ou le compost, car les brûler une fois secs n’est plus permis.

Bonne lecture, peut-être auprès d’un feu qui crépite dans la cheminée…

Toute reproduction interdite

Ces articles pourraient également vous intéresser :