Les paillages investissent les jardins. Outre leur attrait esthétique, ils ont un véritable intérêt pour tout jardinier qui se respecte.
L’intérêt du paillage
Le paillage présente des intérêts multiples. C’est une des solutions les plus écologiques qui soient pour éviter les arrosages intempestifs. En effet, le paillage maintient un certain degré d’humidité (et moins d’évaporation) aux pieds de vos végétaux. Pour maintenir vos plants en bonne santé, surtout dans la chaleur de l’été, vous n’avez plus besoin d’arroser aussi souvent qu’auparavant. Cela économise de l’eau… et du temps !
En hiver, pailler les plantes leur permet de résister au gel. Même si les tiges et les branches prennent un « coup de froid », le pied reste bien à l’abri, sans subir les températures négatives.
Ceux qui aiment les jardins bien ordonnés constateront également l’effet bénéfique que peut avoir un paillage. Au pied de végétaux isolés ou d’un massif, les « mauvaises » herbes ont plus de difficultés à pousser. Désherber vous prendra nettement moins de temps ! De plus, le paillage abrite de nombreux organismes utiles au jardin : lombrics, cétoines dorées, etc.
Le paillage donne aussi une touche déco à notre jardin. Minéral ou végétal, il en existe différentes sortes, faites de matières et de couleurs différentes. On voit facilement un jardin au naturel avec un paillis de chanvre ou de lin. Dans le parc d’une propriété ancienne, pourquoi pas un paillage d’ardoise ? Et de la pouzzolane au pied d’un mas provençal, pour trancher avec la lavande en fleur ? Pour celles et ceux qui souhaitent un jardin aux mille teintes, certaines plaquettes de bois sont disponibles colorées (orange, bleu, vert, etc.).
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Savez-vous que… ? Pailler les pieds de fraisier est une bonne idée. En plus des atouts déjà présentés, la cueillette se fait plus facilement. En isolant les fraises du sol, les fruits pourrissent aussi moins vite et ne sont pas couverts de terre. |
Comment réaliser un bon paillage ?
Le paillage doit être posé en épaisseur suffisante. Sans cela, le plant n’est protégé ni du chaud ni du froid. De plus, les mauvaises herbes poussent facilement. L’épaisseur du paillis dépend cependant du type de paillage choisi. Il est évident que l’effet n’est pas le même pour 4 cm d’écorces de pin ou d’ardoise (la densité est différente). Mais il s’agit d’une donnée à prendre en compte lors de l’achat.
Certains paillages résistent mieux au temps que d’autres. Les écorces de pin, par exemple, se dégradent au fil des années, devenant moins efficaces tout en nourrissant le sol. Le paillis d’ardoise, au contraire, résiste très bien aux différentes intempéries.
On commence par bien nettoyer (à la main, à la pioche… pas de produits phytosanitaires !) et aérer le sol que l’on souhaite pailler. Pour ma part, je préfère désherber avant de pailler. D’autres paillent sans désherber car ils ne craignent pas de repousse intempestive.
Vous pouvez ensuite choisir de placer un géotextile sur la terre nue avant de déposer le paillis choisi. Cela tend à augmenter les atouts du paillage. Personnellement, une épaisse quantité de paillis présente le même effet. De plus, j’ai l’impression que cela empêche la terre de respirer. Au bout de quelques mois, lorsqu’on soulève le géotextile, on risque de trouver la terre très compacte.
Les paillages minéraux
Les billes d’argile
On connaissait l’intérêt des billes d’argile au fond de nos bacs et jardinières. En paillage, elles sont très utiles aussi. Cependant, au vu du coût, de la densité, etc. je conseille les billes d’argile pour pailler un pot plutôt qu’un massif.
Les billes d’argile sont obtenues par expansion sous cuisson haute température. Substrat 100% minéral, il présente une porosité et une légèreté indéniables.
La pouzzolane
Issue de roche volcanique, la pouzzolane présente des nuances entre le chocolat et la rouille. Légèrement plus abordable que le paillis d’ardoise, la pouzzolane présente les mêmes qualités de durabilité.
Du fait de sa densité, la pouzzolane est particulièrement indiquée si vous habitez une région venteuse. De même si vous paillez un massif ou un pot qui se trouve régulièrement « les pieds dans l’eau ». Son poids fait qu’elle reste en place, sans interagir en plus avec le pH de l’eau.
Le paillis d’ardoise
Schiste naturel, l’ardoise présente une belle couleur entre l’anthracite et le noir, avec des morceaux fins de quelques centimètres carrés. Très chic, elle fait partie des paillis les plus chers à l’achat. Cependant au fil des ans, elle conserve toute son utilité et son cachet.
Certains passent une à deux fois par an leur paillis d’ardoise au jet à moyenne pression. Ceci afin qu’il conserve tout son éclat. Si vous habitez dans une région où plusieurs fortes pluies s’abattent par an, cet entretien n’est pas nécessaire.
Les paillages végétaux
Les paillettes de bois
On le trouve sous forme de morceaux d’écorces (pin maritime, aulne, peuplier) ou de plaquettes de bois colorées (rouge, noir, vert, blanc, jaune, bleu, rose…). Utilisables en intérieur ou en extérieur, ces produits enrichissent le sol lorsqu’ils se décomposent. On sera néanmoins vigilant quant à la provenance de la peinture des paillettes colorées, afin de ne pas polluer nos sols. On trouve aussi du bois torréfié. Non seulement ce dernier n’acidifie pas le sol, mais il présente une durée de vie 4 fois plus élevée que pour le bois brut.
Désormais, on peut même trouver des écailles de pommes de pin. D’une durée de vie assez courte, vous pouvez néanmoins fabriquer votre propre paillis, si vous avez un grand pin chez vous.
Le paillis de lin et les paillettes de chanvre
Les paillettes de lin et de chanvre n’interagissent pas sur le pH et vont enrichir le sol lors de leur décomposition. Ces deux types de paillettes mettent en valeur les plants paillés grâce à leur couleur claire.
Les paillettes de lin présentent une durée de vie d’un ou deux ans. Les paillettes de chanvre résistent légèrement mieux aux assauts du temps.
Les coques de cacao
Elles présentent le plus grand intérêt pour les jardiniers qui souhaitent que le paillage se fonde dans le décor. En effet, très fines, elles ont l’aspect de la terre, comme si le sol était régulièrement bêché.
Biodégradables, il faut veiller à renouveler régulièrement l’apport en coques de cacao sur vos paillis existants. Certains ont pour habitude d’en acheter un sac qu’ils épandent chaque année à l’arrivée des beaux jours.
Les cosses de sarrasin
En plus d’embellir le jardin, les cosses de sarrasin enrichissent le sol en matières organiques lorsqu’elles se décomposent. Les cosses de sarrasin sont particulièrement adaptées pour pailler des végétaux qui attirent les gastéropodes. Au pied de vos plantes aromatiques, ils agiront comme une véritable barrière aux limaces et escargots.
D’une durée de vie assez courte, on apprécie néanmoins la démarche Zéro Déchet : utiliser la graine de sarrasin, et ne pas laisser perdre la cosse.
Si vous tondez et que vous possédez peu de végétaux à pailler en été, et si vous souhaitez une solution économique, récupérez vos « déchets de tonte » et disposez-les en tas au pied de vos plants. Répétez ce geste après chaque tonte. A défaut de les protéger en hiver, cela permet de limiter le nombre d’arrosage.
Il existe aussi des carrés ou des disques de paillage « prêts à l’emploi ». Prédécoupés, vous n’avez plus qu’à les glisser aux pieds de vos plants. Ils sont en effet très pratiques pour pailler un arbuste isolé dans un jardin ou dans un pot. A plus grande échelle, leur coût de revient est assez élevé. Ces produits existent en chanvre naturel, coco ou en feutre de jute, par exemple. Écologiques et biodégradables (quand ils sont garantis sans colle ni liant), ils nourriront la terre en se décomposant.
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