L’Aloe vera investit nos salles de bain comme les étagères de nos compléments alimentaires. Mais quelles sont ses vertus ? Dans quels cas l’utiliser ?
Ce sont les Espagnols qui auraient probablement apporté l’Aloe sur le continent Américain. L’Aloe vera tire son étymologie du grec ἀλόη, aloès devenue aloe en latin. Les médecines traditionnelles de nombreuses régions du monde utilisent cette plante. On la connaît notamment en Asie (Inde, Chine où on l’importe au VIIIe siècle) et au Moyen-Orient.
Savez-vous que… ? Il existe 993 espèces d’aloès dénombrées officiellement en 2015.
L’Aloe vera, une plante connue depuis des milliers d’années
Aloès des Barbades, plus connu sous le nom d’Aloe vera est une des espèces d’aloès cultivée depuis l’Antiquité (époque Mésopotamienne). On trouve la plante dans le bassin Méditerranéen, en Afrique du Nord, ainsi qu’aux Canaries.
On fait mention de l’Aloe dans le plus ancien texte médical connu de nos jours : le papyrus Ebers (~1500 av. J-C.). Le texte décrit son usage pour lutter contre les vers, les maux de tête, les douleurs à la poitrine, les brûlures, les ulcères et les maladies de peau.
De nos jours, l’Aloe vera sert essentiellement dans la composition de produits cosmétiques ou de boissons. Les principaux pays producteurs de gel sont le Mexique, le Venezuela, l’Asie et l’Australie.
Description botanique de l’Aloe vera
L’Aloe vera est une plante charnue qui pousse essentiellement sur les sols arides. Elle possède un feuillage persistant, des racines peu profondes. La feuille, mesurant jusqu’à 80 cm, est de forme linéaire-lancéolée, se réduisant à la base de l’apex. Le tour des feuilles est épineux. L’inflorescence, de couleur jaune pâle peut mesurer plus d’un mètre et fleurit en hiver ou au printemps.
Sur les plus de 900 espèces d’aloès, une quinzaine seulement possède des vertus médicinales. Mis à part le très connu Aloe barbadensis dont est issu la grande majorité des produits cosmétiques, citons également :
- l’Aloe arborescens, au Japon et au Brésil,
- l’Aloe succotrina, l’Aloe capiensis ou encore l’Aloe curaçao qui servent principalement pour la fabrication des extraits à base de latex.
Composition de l’Aloe vera
On récolte le suc de la plante directement dans des pots en réalisant des incisions sur les feuilles. On obtient une concentration des actifs en portant le suc à ébullition plusieurs heures. Ensuite, on peut se servir de la forme obtenue pour la fabrication de gélules ou de poudre.
Savez-vous que… ? Le gel se récolte en coupant les feuilles dans la longueur puis en raclant la pulpe qu’elle contient.
Aujourd’hui on extrait le latex, une sève jaune et amère, tiré de la couche externe des feuilles. Le latex renferme majoritairement des anthranoïdes (20 % à 40 % dont principalement l’aloïne), des molécules aux effets laxatifs très puissants. Et bien évidemment le gel d’Aloe vera, clair et mucilagineux, directement extrait des feuilles pour une utilisation cosmétique et dermatologique.
L’eau est le principalement constituant de la plante puisqu’elle représente jusqu’à 99% de son poids. Une fois séchée, la poudre extraite, qui ne représente donc qu’1 à 2% de la plante, se compose à 60% de polysaccharides[1].
Les feuilles d’Aloe vera contient plus de 75 composés actifs. On pense aux polysaccharides, aux acides organiques, mais aussi :
- une vingtaine de minéraux (potassium, calcium, sodium, magnésium, phosphore),
- 20 acides aminés,
- et une douzaine de vitamines (dont les vitamines C, B1, B2, B6).
Dans quels cas utiliser l’Aloe vera ?
En usage externe, le gel d’Aloe vera s’avère efficace sur :
- les brûlures (aux 1eret 2ème degrés),
- les engelures,
- mais également les infections et inflammations cutanées,
- l’herpès génital[2],
- le psoriasis[3],
- le lichen plan[4][5],
- ainsi que les lésions cutanées légères.
Dans les produits cosmétiques, l’Aloe vera entraîne la stimulation du collagène, traite les brûlures, accélère la cicatrisation et lutte contre le vieillissement cutané. Le gel est utilisé comme agent hydratant pour la peau car il contient 99% d’eau et possède un pH proche de celui de la peau (4,5).
On peut également le consommer par voie interne. Pour cela on trouve dans le commerce des gélules à base d’Aloe vera qui peuvent être utile en cas de constipation ou de diabète pour son effet hypoglycémiant puisqu’on retrouve le gel dans la base de fabrication du Diabeta®. Attention toutefois : ne stoppez pas vos médicaments pour prendre de l’Aloe vera sans consulter préalablement votre médecin traitant. En effet, ce n’est pas parce que la plante possède certaines indications qu’elle peut se substituer à votre traitement médical.
Enfin, l’Aloe vera peut également servir de plante d’ornement. Attention car la plante craint le gel. On peut la cultiver en pleine terre dans le Midi ou en Corse, mais il faut bien penser à rentrer le pot l’hiver venu.
Mises en garde
La consommation de latex peut entraîner des douleurs et crampes abdominales, des diarrhées, une hématurie, etc. Une trop forte consommation (> 1g/jour) peut avoir des conséquences sur les reins ou le foie.[6]
Des études ont démontrées que :
- la consommation excessive de la feuille complète d’Aloe est toxique (du fait de la présence d’aloïne).
- l’Aloe Vera compte parmi les substances possiblement cancérigènes (OMS) lorsqu’on consomme la plante sous forme d’extrait de feuilles entières.[7]
Cet article n’a qu’un unique but informatif : en aucun cas il ne saurait remplacer les recommandations de votre médecin ou un traitement en cours. En cas de doute ou pour un conseil personnalisé, renseignez-vous auprès d’un professionnel de santé.
Notes scientifiques :
[1] Emmanuel Morin. Aloe vera (L.) Burm. f. : Aspects pharmacologiques et cliniques, Thèse, Université de Nantes, faculté de pharmacie, 2008.
[2] Syed TA, al. Management of genital herpes in men with 0.5 % Aloe vera extract in a hydrophilic cream: a placebo-controlled double-blind study. J Dermatol Treat, 1997;8:99-102.
[3] Choonhakarn C et al. A prospective, randomizedclinical trial comparingtopicalaloeverawith 0.1% triamcinolone acetonide in mild to moderate plaque psoriasis. J Eur Acad Dermatol Venereol. 2010 Feb;24(2):168-72.
[4] Salazar-Sánchez N, López-Jornet P, et al. Salazar-Sánchez N et al. Efficacy of topical Aloe vera in patients with oral lichen planus: a randomized double-blind study. J Oral Pathol Med. 2010 Nov;39(10):735-40.
[5] Choonhakarn C et al. The efficacy of aloevera gel in the treatment of oral lichen planus: arandomizedcontrolled trial. Br J Dermatol. 2008 Mar;158(3):573-7.
[6] Odes HS, Madar Z. A double-blind trial of a celandin, aloevera and psyllium laxative preparation in adult patients with constipation. Digestion. 1991;49:65-71.
[7] World Health Organization. IARC monographs of the evaluation of carcinogenic risks to humans. List of classifications, Volumes 1-123.
Toute reproduction interdite
Ces articles pourraient également vous intéresser :