La résurrection de Sylvain Tesson.

Après une grave chute, l’écrivain baroudeur s’est relevé par la marche et l’écriture.

 

Un livre pour réapprendre à vivre

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Sur les chemins noirs

Sylvain Tesson ne définit pas ce qu’il nomme les chemins noirs. On peut cependant penser que ce sont tous ces sentiers, ces layons qui strient nos forêts, tous ces chemins de nulle part qui ont fait la campagne française. Sur le plan intérieur, les chemins noirs sont le refuge de celles et ceux qui fuient le tohu-bohu contemporain, la marchandisation du monde, le règne omniprésent des écrans, la consommation obligée, le nihilisme de la pensée… bref, cette surimpression des paysages sur notre paysage intérieur. Pour cette marche de plus de mille kilomètres l’emmenant du Mercantour à l’extrême pointe du Cotentin, Sylvain Tesson voulait faire œuvre de résistance, en sympathie avec la France rurale, abandonnée par les services publics et imperméable à la mondialisation.

« Tous ces reclus, écrit-il, avaient emprunté leur chemin noir vers les domaines intérieurs de la solitude. Ils refusaient l’accumulation des objets, s’opposaient à la projection du monde sur un écran. » (p.117).

A l’occasion de ce livre, Sylvain Tesson s’est fait lui aussi reclus et nous apprécions qu’il le fût.

Sylvain Tesson, Sur les chemins noirs, Gallimard, 2017, 142 pages, 15 €

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