Connue pour ses effets sur la sphère ORL, l’Eucalyptus est particulièrement bien considéré quand s’annonce la saison des rhumes et autres affections respiratoires.

La plante appartient à la famille des Myrtaceae, famille comptant plus d’une centaine de genres (dont les principaux : Melaleuca, EugeniaMyrtus et Psidium) et, selon les sources, entre 500 et 600 espèces différentes d’Eucalyptus !

 

Origine & Histoire

Les Eucalyptus sont des plantes indigènes d’Australie et tout particulièrement de Tasmanie. Il s’agit donc, au départ, d’une espèce endémique au continent Australien, région où ces arbres dominent : ils représentent 95% des forêts !

Fiche d’identité de l’Eucalyptus
Nombreuses espèces : Eucalyptus polybractea, radiata, dives, citriodora, etc.
Famille : Myrtaceae
Origine : Australie
Partie utilisée : les feuilles et la gomme

Utilisé depuis des temps immémoriaux par les Aborigènes d’Australie pour lesquels il était courant d’utiliser les vertus de la sève, aussi connu sous le nom de gommier (à cause de la gomme résineuse rouge qu’il exsude quand il est blessé), l’Eucalyptus est connu pour soigner fièvres, plaies et autres maux, à l’origine de son nom vernaculaire d’ « arbre à fièvre ». C’est d’ailleurs avec l’Eucalyptus que les Aborigènes fabriquent le fameux didgeridoo.

Certaines espèces, notamment Eucalyptus globulus que l’on retrouve en Aromathérapie, ont été introduites en Europe sur les pourtours méditerranéens où d’immenses forêts d’eucalyptus ont été plantées pour la production de pâte à papier (se crevassant, son bois ne se prête pas à la menuiserie). Sa résine rouge, quant à elle, sert de cirage.

 

Description

Suivant les espèces, l’Eucalyptus peut se présenter sous la forme de buisson ou d’un arbre de 10 à 90 mètres de haut, atteignant même des records à plus de 130 mètres sur son territoire d’origine !

Arbre ou arbrisseau selon l’espèce, il est remarquable par son feuillage persistant plus ou moins vert argenté ou bleuté, et son écorce lisse bicolore. Le gommier est aussi connu pour éloigner les moustiques, tandis que ses fleurs seront appréciées des insectes pollinisateurs car nectarifères.

L’écorce est d’une grande importance pour l’identification et la distinction entre les diverses espèces d’Eucalyptus, car elle peut présenter de grandes différences dans son apparence : se décortiquant, dure, fibreuse, floconneuse, lisse, ou possédant de profonds sillons.

A l’instar des membres de la famille des Myrtaceae, les feuilles d’Eucalyptus sont couvertes de glandes qui produisent une huile en abondance. La récolte des feuilles des rameaux âgés utiles à la fabrication des huiles essentielles s’effectue généralement entre avril et septembre. L’huile essentielle extraite des feuilles d’eucalyptus contient des composés qui sont de puissants désinfectants naturels et qui peuvent être toxiques en grande quantité.

Savez-vous que… ? Plusieurs herbivores marsupiaux, notamment les koalas et les opossums, sont relativement tolérants aux composés toxiques des Eucalyptus. Ils sont capables de sélectionner les feuilles selon les particules aromatiques émises. En moyenne, un koala mange 1,1 kg de feuilles d’Eucalyptus par jour.

 

Où trouve-t-on l’Eucalyptus ?

Pouvant pousser dans toutes les régions de France, on privilégie les terrains ensoleillés et on le protège des fortes gelées. Tolérant très bien la sécheresse grâce à ses racines qui se gorgent d’eau (n’oublions pas qu’il est originaire d’Australie), on peut le planter dans les terrains secs ou rocheux, du moment où il s’agit d’un sol bien drainé.

Savez-vous que… ? Si vous habitez dans une région où les gelées sont monnaie courante… On vous conseille certaines espèces comme le gommier des neiges (Eucalyptus pauciflora) résistant jusqu’à -20°C, les sous-espèces E. pauciflora subsp. niphophila et E. pauciflora subsp. Debeuzevillei, ou encore les Eucalyptus gunnii, coccifera et subcrenulata originaires des hauts plateaux de la Tasmanie.

A proximité des jardins en bord de mer, l’eucalyptus doit être planté à plus de 250 mètres du rivage, et en préférant les formes basses afin de le protéger des vents.

Attention pour ceux qui choisissent d’en accueillir un ou plusieurs sujets dans leur jardin : ne compostez pas ses feuilles ou ne les utilisez pas comme paillage !

 

Ses propriétés

Les vertus antivirales, antibactériennes, anti-infectieuses, antitussives, et expectorantes impressionnantes de l’Eucalyptus rendent cette plante essentielle dans un très grand nombre d’indications mais tout particulièrement dans les affections de la sphère respiratoire (comme les bronchites, rhumes ou sinusites) grâce à sa teneur en eucalyptol.

Les espèces d’Eucalyptus étant si nombreuses, nous nous limiterons à en décrire seulement quatre, les plus couramment utilisées en phyto-aromathérapie : l’Eucalyptus citriodora (citronné), dives (mentholé), globulus (globuleux) et radiata (radié).

1. Eucalyptus ou Corymbia citriodora (Eucalyptus citronné)

Son nom est dû à la forte odeur citronnée dégagée par son feuillage grâce à la forte présence en citronnellal. Cette molécule confère à la plante des propriétés sur la sphère nerveuse : sédative, hypnotique, anti-inflammatoire et antalgique, mais aussi cardiovasculaire (hypotensive).

L’utilité de son huile essentielle est aussi reconnue chez les sportifs pour soulager les douleurs[A][B] musculaires et articulaires (arthrite, tendinite, arthrose, etc.).

Son huile essentielle est aussi répulsive des moustiques.

Attention : l’Eucalyptus citronné est interdite chez les femmes enceintes et allaitantes et aux enfants de moins de 6 ans. Huile essentielle potentiellement allergisante, on l’utilise avec précaution et sur de courtes périodes.

 

2. Eucalyptus dives (Eucalyptus mentholé)

De ce petit arbre à la senteur de menthe poivrée, on obtient de la pipéritone qui diminue les sécrétions fongiques[C] et présente une forte inhibition du virus mis en cause dans de nombreux « coups de froid » (Haemophilus influenzae)[D].

Par la présence de camphène, l’huile essentielle est indiquée pour ses différentes actions sur les bronches : antispasmodique, stimule les sécrétions et facilite leur expectoration, et anti-inflammatoire[E].

Attention :

  • L’Eucalyptus mentholé est interdit chez les femmes enceintes et allaitantes et aux enfants de moins de 6 ans.
  • Du fait de la forte concentration en cétones, cette espèce est une forme particulièrement neurotoxique et abortive d’Eucalyptus.
  • La présence de monoterpènes la rend aussi dermocaustique.
  • On veille aussi à ne pas en faire un usage prolongé, et une sensibilisation est possible.

 

3. Eucalyptus globulus (Eucalyptus globuleux)

Arbre mesurant entre 30 et 100 mètres de haut, il s’agit de la variété la plus indiquée dans les pathologies pulmonaires et ORL, de type infections.

Les propriétés de la plante et de l’huile essentielle sont nombreuses : anti-inflammatoire, antimicrobienne, antiseptique, antibactérienne, expectorante, immunostimulante[F], antivirale, et antifongique. Eucalyptus globulus est même indiqué dans les problématiques asthmatiques et bronchiques (bronchite, broncho-pneumopathie chronique obstructive) en améliorant la fonction respiratoire[G][H].

Attention : l’Eucalyptus globulus est interdite chez les femmes enceintes et allaitantes et aux enfants. Si l’ingestion pure par voie orale est à proscrire chez l’enfant, des suppositoires contenant de l’huile essentielle d’E.globulus peuvent être conseillés chez l’enfant de plus de 3 ans, seulement après avis d’un professionnel de santé.

On a relevé une toxicité de cette espèce à dose faible (1 mL entraine des convulsions chez l’adulte)[I], même si elle semble surestimée pour certains scientifiques[J].

Savez-vous que… ? L’OMS[K] reconnait l’usage des feuilles et de l’huile essentielle d’E.globulus pour les inflammations des voies respiratoires, bronchiques, mais induit aussi une relaxation mentale et musculaire.

 

4. Eucalyptus radiata (Eucalyptus radié)

Si malaxées elles dégagent une odeur de menthe poivrée, les aborigènes utilisaient les feuilles fraîches pour panser leurs plaies.

E. radiata est la plante des voies respiratoires hautes (sphère rhino-pharyngée). De plus, la plante est reconnue pour son activité énergisante.

Son huile essentielle présente une bonne tolérance cutanée

Attention : on la déconseille chez les femmes enceintes et allaitantes, et les enfants de moins de 3 ans. Une étude a prouvé qu’1 mL d’huile essentielle d’E.radiata pouvait entrainer des convulsions chez l’homme.

 

Utilisation de l’huile essentielle d’Eucalyptus

L’Eucalyptus est considéré comme la plante par excellence des voies respiratoires (désinfectante et décongestionnante), elle tient une place prépondérante en phytothérapie mais plus encore en aromathérapie. Eucalyptus radiata est d’ailleurs considéré comme l’une des 12 huiles les plus essentielles, et fait aujourd’hui partie intégrante de l’arsenal thérapeutique de l’aromathérapeute.

Utilisé sous forme de teinture-mère, fumigation, infusion, décoction, huile essentielle, gélule, confiserie ou gomme pour la gorge, l’Eucalyptus permet de soigner toutes formes de maladies touchant l’appareil ORL, mais plus encore cette plante a fait ses preuves dans d’autres indications telles que l’hypertension, les douleurs musculaires ou rhumatismales.

De plus, la présence des oxydes, aldéhydes et autres monoterpènes font de l’eucalyptus un tonique psychique mais lui procurent également des propriétés calmantes, sédatives et apaisantes. Enfin, il s’avèrera un allié utile lorsqu’il s’agira  d’assainir l’air de la maison.

L’Eucalyptus (feuilles ou huile essentielle) trouve une indication dans divers domaines : médication, bain, cuisine, cosmétique, etc.

Savez-vous que… ? Autrefois, du fait des propriétés bénéfiques de l’Eucalyptus sur l’appareil respiratoire, on faisait des cigarettes à base de cette plante pour les asthmatiques.

Vous pouvez aussi trouver l’Eucalyptus dans certains médicaments et spécialités comme : le baume Vicks Vaporub®, les pastilles Menthe/Eucalyptus Activox®, les pastilles Phytopharma®, ou les bonbons Gom’s®.

Quelques exemples d’utilisation d’Eucalyptus globulus, tels que donnés par l’OMS[K] :

Par voie interne :

  • Le dosage quotidien pour un adulte sera de 0,3 à 0,6 mL d’huile essentielle. Cela équivaut à 1 capsule contenant 100 à 200 mg d’huile essentielle, plusieurs fois par jour sans excéder les 600 mg d’huile essentielle par jour.
  • En pastille, une pastille (contenant entre 0,2 et 15,0 mg d’huile essentielle) toutes les 30 à 60 minutes, à laisser dissoudre lentement dans la bouche.
  • En bain de bouche : 20 mL d’une solution à 0,91 mg/mL en gargarismes deux fois par jour.
  • Enfin, en inhalation (dans un bol ou mieux, un inhalateur) : 12 gouttes d’huile essentielle pour 150 mL d’eau bouillante.

Par voie externe, on veille à respecter les dosages en huile essentielle suivants :

  • entre 5 et 20% dans les préparations liquides et semi-solides,
  • et entre 5 et 10% dans les préparations hydroalcooliques.

 

Les précautions d’emploi

Pour chacune des quatre plantes décrites succinctement, une liste d’interdiction et de précaution d’emploi a été reportée. Celles-ci s’additionnent aux suivantes et ne sont pas exhaustives.

  • Les personnes présentant une sensibilité ou une allergie aux plantes de la famille des Myrtacées (comme le Giroflier, le Manuka ou le Myrte, par exemple) ne doivent pas prendre d’Eucalyptus.
  • Du fait de la présence en eucalyptol, elle est : interdite chez les femmes enceintes ou allaitantes, ainsi que chez les enfants de moins de 6 ans (sauf avis médical contraire) ; et 1 mL d’huile essentielle d’Eucalyptus peut provoquer des convulsions chez l’adulte.
  • Pas d’utilisation prolongée.
  • Surtout, évitez l’automédication.
  • Si les symptômes persistent, consultez votre médecin traitant.
  • Ces informations ne se substituent pas aux conseils ou prescriptions de votre médecin. Si vous êtes déjà sous traitement, demandez-lui conseil afin de ne pas risquer un problème d’interaction médicamenteuse ou de surdosage.

En cas de doute ou si vous présentez une des pathologies visées ici (liste non exhaustive), veuillez vous référer à un professionnel de santé pour une utilisation en toute sécurité des produits de phytothérapie et d’aromathérapie.

De même, si des symptômes apparaissent avec la prise d’Eucalyptus, qu’ils soient listés ici ou non, et quelle que soit la forme galénique choisie, stoppez immédiatement l’utilisation d’Eucalyptus et consultez sans attendre votre médecin traitant.

 

Notes scientifiques :

[A] Jeane Silva, Worku Abebe, S. M. Sousa, V. G. Duarte, M. I. L. Machado, F. J. A. Matos. Analgesic and anti-inflammatory effects of essential oils of Eucalyptus. Journal of Ethnopharmacology, Volume 89, Issues 2-3, December 2003, Pages 277-283.
[B]
Melo MS, Sena LC, Barreto FJ, Bonjardim LR, Almeida JR, Lima JT, De Sousa DP, Quintans-Júnior LJ. Antinociceptive effect of citronellal in mice. Pharm Biol. 2010 Apr;48(4):411-6.

[C]
Yaguchi A, Yoshinari T, Tsuyuki R, Takahashi H, Nakajima T, Sugita-Konishi Y, Nagasawa H, Sakuda S. Isolation and identification of precocenes and piperitone from essential oils AS specific inhibitors of trichothecene production by Fusarium graminearum. J Agric Food Chem. 2009 Feb 11;57(3):846-51. doi: 10.1021/jf802813h.

[D]
Huang J, Qian C, Xu H, Huang Y. Antibacterial activity of Artemisia asiatica essential oil against some common respiratory infection causing bacterial strains and its mechanism of action in Haemophilus influenzae. Microb Pathog. 2017 Dec 11;114:470-475. doi: 10.1016/j.micpath.2017.12.032.

[E]
Tiwari M, Kakkar P. Plant derived antioxidants – Geraniol and camphene protect rat alveolar macrophages against t-BHP induced oxidative stress. Toxicol In Vitro. 2009 Mar;23(2):295-301. doi: 10.1016/j.tiv.2008.12.014.

[F]
Awaad, M. H. H.; Abdel-Alim, G. A.; Sayed, K. S. S.; Kawkab; Ahmed, A.; Nada, A. A.; Metwalli, A. S. Z.; Alkhalaf, A. N. Immunostimulant effects of essential oils of peppermint and eucalyptus in chickens. Pakistan Veterinary Journal 2010 Vol. 30 No. 2 pp. 61-66.

[G]
Juergens UR, Stöber M, Schmidt-Schilling L, Kleuver T, Vetter H. Antiinflammatory effects of euclyptol (1.8-cineole) in bronchial asthma: inhibition of arachidonic acid metabolism in human blood monocytes ex vivo. Eur J Med Res. 1998 Sep 17;3(9):407-12.

[H]
Chen HY, Ma CH, Cao KJ, Chung-Man Ho J, Ziea E, Wong VT, Zhang ZJ. A systematic review and meta-analysis of herbal medicine on chronic obstructive pulmonary diseases. Evid Based Complement Alternat Med. 2014;2014:925069. doi: 10.1155/2014/925069.

[I]
Poppenga RH. Risks associated with the use of herbs and other dietary supplements. Vet Clin North Am Equine Pract. 2001 Dec;17(3):455-77, vi-vii.

[J]
Webb NJ, Pitt WR. Eucalyptus oil poisoning in childhood: 41 cases in south-east Queensland. J Paediatr Child Health. 1993 Oct;29(5):368-71.

[K]
WHO Monographs on Selected Medicinal Plants – Volume 2. 358 pages. 2004.

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