Pour le deuxième roman d’été sélectionné par La Gazette Bio, nous vous emmenons dans le Hollywood des années 30 avec Derniers feux sur Sunset de l’Américain Stewart O’Nan.

 

Derniers feux sur Sunset, roman ou biographie ?

Dans Derniers feux sur Sunset, Stewart O’Nan a choisi comme sujet d’étude Francis Scott Fitzgerald. Ou plus précisément, les dernières années de sa vie.

Si on connaît aujourd’hui Fitzgerald pour ses immenses succès (L’Envers du paradis, Beaux et damnés, Gatsby le Magnifique), on a oublié que la flamboyante décennie de 1920, pendant laquelle la chandelle a largement été brûlée par les deux bouts, a laissé la place à une autre nettement moins florissante

« Contre toute attente, il faisait partie de cette horde de déracinés, condamnés à errer au long des boulevards, et une fois de plus il s’étonna d’être tombé si bas et de sa capacité à mesurer sa propre chute. »

 

En 1937, lorsque débute cette biographie romancée, F. S. Fitzgerald a 40 ans.

Sa bien-aimée Zelda est internée dans un hôpital psychiatrique suite à de nombreuses « crises ». Les dettes s’accumulent, la gloire des premières années est retombée. On lui propose alors d’intégrer la MGM en tant que scénariste : une opportunité. L’arrivée de Fitzgerald dans la Cité des Anges n’a plus de rien de commun avec ces précédents souvenirs.

Triste et désenchanté, il trouve finalement un peu de réconfort dans les bras d’une échotière de l’époque, Sheilah Graham. La vie de l’écrivain est faite de compromis et d’allers-retours entre son passé et son présent. Son besoin d’être loin de Zelda, sans pouvoir sans détacher. Son envie d’être un meilleur père, tout en étant conscient de ses limites et de ses manques. Redevenir l’esprit brillant tel qu’il était reconnu, tout en essayant de vendre des nouvelles à des magazines pour une poignée de dollars.

 

L’adieu au succès…

Si les années 20 étaient celles de Fitzgerald et de son écriture recherchée, les suivantes sont celles de son « enn-ami » Ernest Hemingway, au style plus acerbe et moins précieux.

« Tant qu’il écrivait, cela marchait. C’était lorsqu’il s’arrêtait que le monde reprenait ses droits et que ses problèmes refaisaient surface, ceux précisément pour lesquels il s’était étourdi de travail. Il était écrivain : tout ce qu’il demandait à ce monde, c’était de lui fournir les rouages d’un autre qui corresponde mieux à ses aspirations. »

 

La pensée collective a largement oublié (ou sous-estimé) les dernières années de l’écrivain

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De fait, Le Dernier Nabab restera à jamais son œuvre inachevée. Et ce, malgré les nombreuses années à peaufiner l’histoire et les personnages… Et pourtant, quel succès !

Comme bon nombre d’étoiles filantes des arts, Fitzgerald fait partie de ceux qui connurent la notoriété de façon éphémère de leur vivant avant de passer, bien plus tard, à la postérité. Un livre qui saura ravir les admirateurs du grand écrivain, comme ceux qui veulent voyager dans le Hollywood de l’Age d’Or.  Au détour de la piscine du Jardin d’Allah, peut-être apercevrez-vous Humphrey Bogart et Mayo, ou Dorothy Parker ? Et au loin, ces formes évanescentes… Ne seraient-ce pas Alla Nazimova et Rudolph Valentino ? En bref, un bel hommage de Stewart O’Nan.

Stewart O’Nan, Derniers feux sur Sunset, Éditions Points, 2017, 456 pages, 8 €

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