Beaucoup d’entre nous pensent que l’ostéoporose est une maladie concernant uniquement les personnes d’un certain âge. Pourtant, on peut prévenir cette affection dès l’adolescence.

 

Qu’est-ce que l’ostéoporose ?

Maladie non inflammatoire touchant le tissu osseux, cette affection au long cours correspond à une diminution de la masse osseuse et une détérioration de la micro-architecture du squelette. Une personne atteinte d’ostéoporose verra donc son système osseux fragilisé et le risque de fracture augmenter (synonymes de tassements de vertèbres, fractures du col du fémur, poignet, etc…).

Tout au long des années, les os subissent un processus nommé « remodelage osseux » : le tissu osseux se renouvelle en permanence, grâce à des cellules qui détruisent l’os (résorption) tandis que d’autres élaborent une nouvelle structure saine (formation osseuse). En temps normal, c’est-à-dire sans atteinte pathologique, résorption et formation osseuses s’équilibrent et maintiennent un tissu osseux sain. Lorsqu’un individu souffre d’ostéoporose, on observe que la résorption (destruction) osseuse prédomine sur la formation.

Si cette pathologie touche en majorité la femme de plus de 60 ans, l’ostéoporose peut aussi affecter la gente féminine dès 50 ans, l’homme de plus de 70 ans… et même dans de rares cas des enfants !

 

Quel est le lien entre ostéoporose et adolescents ?

A l’adolescence, et parfois même chez les pré-adolescents, les habitudes et les goûts alimentaires changent. Par exemple, des fruits et légumes anciennement appréciés, n’ont plus le droit de figurer à proximité de leur fourchette.

En excluant certains aliments de son régime (souvent les plus sains au profit de la junk food), l’adolescent se crée des carences micronutritionnelles, plus ou moins graves à court terme, mais qui auront leur importance dans le futur !

Le capital osseux s’acquiert tout particulièrement au moment de l’adolescence, jusqu’à atteindre un pic vers 18-20 ans. Passé cet âge, plus aucune capitalisation ne sera rendue possible. On sait aussi que chez les femmes, la masse osseuse tend à diminuer dès la ménopause.

ado, adolescence, adolescent, bien etre, bio, calcium, gazette, gazette bio, nature, nutrition, ostéoporose, ostéoporose adolescence, ostéoporose adolescent, osteoporose adulte jeune, ostéoporose chez l’adolescent, osteoporose et adolescence, ostéoporose ménopause, ostéoporose précoce, ostéoporose précoce causes, ostéoporose prévenir les fractures, ostéoporose prévention, ostéoporose prévention primaire, ostéoporose prévention traitement, ostéoporose primitive, ostéoporose produits laitiers, prévention, santé, vitamine D
©La Gazette Bio

Plus concrètement ? Avoir eu des apports corrects à l’adolescence n’empêchera pas un individu de voir sa masse osseuse diminuer en avançant en âge. Cependant, lorsque la densité osseuse va s’affaiblir, elle le fera à partir d’un niveau plus haut, et la personne risquera moins d’être sujette à l’ostéoporose.

Le Pr Jean Yves Reginster, président du département d’épidémiologie de Liège lors du congrès mondial de l’ostéoporose en mars 2015, a déclaré : « Augmenter de 10 % la masse osseuse à la fin de la puberté, vers l’âge de 18 ans, permet de réduire de 50 % le risque fracturaire 40 ans plus tard ». D’où l’intérêt de voir des adolescents avoir une hygiène de vie de qualité, et privilégier une alimentation riche en micronutriments. Ainsi, le pic de masse osseuse sera à un niveau plus élevé que l’adolescent suivant un régime ou décidant d’exclure certains aliments.

 

Quelles solutions préventives envisager ?

Premièrement, il faut veiller à ce que l’adolescent ait des apports suffisants en vitamine D, calcium et protéines (sans tomber dans l’excès non plus pour ces dernières). Ces recommandations valent aussi pour les enfants, chez qui la capitalisation osseuse commence. Une façon facile de prévenir l’ostéoporose.

La vitamine D sert à fixer le calcium sur les os. On la trouve dans le saumon et les « petits poissons » (hareng, sardine, maquereau). Mais savez-vous quelle est la plus grande source de vitamine D ? Les rayons du soleil sur la peau, permettant la transformation d’un dérivé du cholestérol (le 7-déhydrocholestérol) en vitamine D3. L’exposition au soleil doit cependant être raisonnable et protégée (surtout chez les enfants !), en évitant les horaires d’ensoleillement « à risques ».

Vous trouverez des sources de calcium dans les produits laitiers (le lait de chèvre contient 325mg de calcium pour 100g, soit près de trois fois plus que le lait de vache), l’eau minérale, et même dans certains végétaux. En effet, on peut trouver d’importants apports calciques avec l’algue wakamé (1300mg de calcium pour 100g), le tofu (350mg pour 100g), les amandes (250mg pour 100g), le cresson (210mg pour 100g), le thé noir, ainsi que certains laits végétaux enrichis en calcium… Le corps médical recommande un apport journalier en calcium de 1200 mg par jour. Et si l’adolescent est intolérant au lactose ? Une supplémentation par des comprimés est possible. On pense à privilégier les sources végétales comme le lithotamne, petite algue rouge riche en carbonate de calcium.

Le régime alimentaire ne fait pas tout, et l’adolescent doit aussi pratiquer régulièrement une activité physique. Il faut aussi éviter (tout au moins, limiter) la caféine, le tabac et l’alcool.

Si vous vous trouvez en face d’un ado en surpoids, ne lui conseillez pas de régime restrictif ! Le plus simple (sans risquer de carence ou d’effet Yo-Yo) consiste à lui apprendre à manger de manière équilibrée des produits sains et frais (et si possibles provenant de l’agriculture biologique), de supprimer les sodas, plats préparés, et céréales saturées de sel, de graisses et de sucres. Et pourquoi ne pas penser à prendre rendez-vous avec un diététicien ou un nutritionniste ? On n’oublie pas non plus la pratique d’une activité physique une à deux fois par semaine. Cela ne pourra se révéler que bénéfique…

 

On peut aussi noter que…

Entre 1993 et 2003, pas moins de quatre études scientifiques[A][B][C][D] ont pointé un autre facteur de risque qui peut avoir des conséquences futures sur le tissu osseux : la contraception hormonale orale ou injectable peut causer une déperdition de la densité minérale osseuse. Celle-ci n’est pas forcément réversible avec l’arrêt du contraceptif. Suite à ces résultats, en 2004, la FDA ainsi qu’un laboratoire ont fait inscrire cet effet indésirable (risque de fracture plus élevé) dans la notice d’une contraception hormonale. Cependant, on ne parle pas d’ostéoporose à proprement dite. Si vous avez une question ou un doute, le mieux est d’en parler avec votre médecin.

 

Notes scientifiques :

[A]BA Cromer. Bone mineral density in adolescent and young adult women on injectable or oral contraception. Current Opinion on Obstetrics and Gynaecology, 2003 Oct;15(5):353-7.
[B]JC Prior, SA Kirkland, L Joseph, N Kreiger, TM Murray, DA Hanley, JD Adachi, YM Vigna, C Berger, L Blondeau, SA Jackson, A Tenenhouse, and for the CaMOS Research Group. Oral contraceptive use and bone mineral density in premenopausal women: cross-sectional, population-based data from the Canadian Multicentre Osteoporosis Study. Canadian Medical Association Journal, 2001 Oct 16; 165(8): 1023–1029.
[C]V Beral, C Hermon, C Kay, P Hannaford, S Darby, G Reeves. Mortality associated with oral contraceptive use: 25 year follow up of cohort of 46 000 women from Royal College of General Practitioners’ oral contraception study. British Medical Journal, 1999 Jan 9;318(7176):96-100.
[D]Cooper C, Hannaford P, Croft P, Kay CR. Oral contraceptive pill use and fractures in women: a prospective study. Bone, 1993;14(1):41-5.

Toute reproduction interdite

Ces articles pourraient également vous intéresser :