Depuis plusieurs années, les médias et les politiques décrient les moteurs diesel. Pourtant, ce « désamour » reflète-t-il une réalité écologique ? On vous en dit davantage…

Clairement, il serait appréciable de pouvoir tous rouler sans utiliser d’énergie fossile, diesel ou essence, et sans émettre de CO2 et de pollution. Mais tous les ménages n’ont pas les moyens de changer leur voiture pour un modèle électrique ou à hydrogène. De plus, à quoi cela rime-t-il d’opter pour une voiture électrique quand on sait que sa fabrication exige l’apport de matériaux rares qui, par définition, n’existent qu’en quantité limitée. De plus, quelle est la source d’énergie dont dépend votre domicile : le nucléaire ?…

Alors quand on écoute les grands médias et les hommes politiques et que l’on possède une voiture diesel, on peut vite se sentir fautif. Comme si la pollution environnementale mondiale nous incombait. Voici un article pour vous (ré)informer sur les moteurs diesel. Les données et les affirmations partagées ici valent uniquement pour les moteurs diesel datant d’après 2011.

 

Quelle différence entre le gasoil et l’essence ?

La différence principale consiste en leur façon de brûler dans le cylindre. Il faut une étincelle pour enflammer l’essence, mais ce n’est pas nécessaire pour le gasoil. En voici la raison :

  • Le gasoil s’utilise pour un moteur diesel. On fait entrer de l’air dans le cylindre, avant de le comprimer, ce qui provoque un échauffement de l’ordre de 600°C. On injecte alors des microgouttelettes de gasoil qui s’enflamment immédiatement. Les gaz deviennent plus volumineux, dégagent de l’énergie, et repoussent le piston du cylindre : la voiture démarre.
  • L’essence s’utilise… dans un moteur essence. On injecte de l’air et du carburant, puis on comprime. L’étincelle de la bougie enflamme ensuite le mélange air-essence. Ensuite, le fonctionnement est identique à celui du moteur diesel : les gaz deviennent plus volumineux, dégagent de l’énergie, et repoussent le piston du cylindre pour que la voiture démarre.

 

Diesel vs. essence : lequel de ces moteurs produit moins de CO2 ?

Peut-être l’ignorez-vous, mais pour un modèle de voiture récent, les moteurs diesel émettent moins de CO2 que les moteurs essence. (Ces affirmations prévalent uniquement pour les modèles récents, postérieurs à 2011.)

Savez-vous que… ? Un véhicule diesel datant d’avant 2011, émet autant de polluants que vingt véhicules neufs.

En 2017, Carlos Tavares (patron du groupe PSA) constatait amèrement que le moteur diesel avait « gagné la bataille technologique mais perdu la bataille politique ». En effet, depuis plusieurs années, les constructeurs démontrent régulièrement que les moteurs diesel émettent moins d’oxydes d’azote et de particules, que leurs homologues à essence. Pourtant, l’opinion publique n’en démord pas : elle pense le diesel plus polluant que l’essence. Si bien que certaines grandes villes et capitales européennes (comme Paris), ont décidé de bannir le diesel d’ici à 2030.

De plus, comme vous l’avez vu dans le paragraphe précédent, une différence de taille réside dans le mode de combustion. Si tout le gasoil brûle instantanément quand on l’injecte dans la chambre de combustion du cylindre (où il fait 600°C), ce n’est pas le cas pour l’essence. Le mélange essence-air est introduit dans le cylindre, quand le piston est abaissé. Des microgouttelettes se forment alors sur les parois de la chambre de combustion. Puis le piston remonte, l’étincelle de la bougie enflamme le mélange, mais les gouttelettes déposées contre les parois ne peuvent pas brûler. Elles sont alors rejetées sous forme de CO et de carburant non brûlé.

Au final, le moteur diesel dégage moins de monoxyde de carbone (CO) et d’hydrocarbures imbrûlés.

 

Les constructeurs essaient alors de doper les ventes de diesel…

En 2014, les véhicules diesel représentaient 64% des ventes de voitures neuves. En 2019, ce taux est de 34%. Cela s’explique notamment par le scandale s’articulant autour du groupe Volkswagen et des moteurs truqués en 2015…

Savez-vous que… ? Ces dernières années, les alertes de qualité de l’air dans les grandes villes sont devenues plus fréquentes. En voici la raison : l’abaissement des seuils de déclenchement, une mesure bienvenue pour les populations les plus vulnérables.

Mais alors, pour quelle raison les constructeurs continuent de soutenir les modèles diesel ? Parce que dernièrement, l’Union Européenne leur a imposé des quotas de CO2 à ne pas dépasser. (Pour information, ce seuil est de 95 g/km pour la moyenne de ses émissions de CO2 au 1er janvier 2021). En effet, pour chaque gramme de CO2 de dépassement, cela vaudra 95€ d’amende au constructeur et ce, par voiture vendue…

Savez-vous que… ? En 2019, les ventes de véhicules électriques ne représentent que 1,7% du marché européen. L’ONG Transport & Environment soupçonne ainsi les constructeurs de limiter sciemment leur offre électrique, dans le but de protéger la vente de modèles diesel.

Or, à l’heure actuelle, force est de constater que les consommateurs trouvent les modèles électriques et hybrides prohibitifs. Les constructeurs misent donc sur le diesel pour contenir leurs émissions de CO2. Preuve que les moteurs diesel récents, émettent moins de CO2 et de polluants que leurs contemporains à essence…

 

Diesel vs. essence : lequel de ces moteurs consomme le moins de carburant ?

Depuis quelques années, pour freiner l’achat de véhicules diesel, les politiques ont décidé d’augmenter le tarif de ce carburant. L’objectif ? Rééquilibrer les prix à la pompe, afin que le consommateur ne s’oriente plus vers le moteur diesel en raison du coût du carburant.

Sauf que… le rôle d’un moteur consiste à transformer une substance chimique en énergie mécanique. Et il y moins de déperdition avec un moteur diesel comparé à un moteur essence (rejetant des hydrocarbures imbrûlés).

Ce qui fait que pour 1L de carburant, vous allez pouvoir rouler davantage avec du diesel, plutôt qu’avec de l’essence. Le coût de revient au kilomètre est donc moins élevé pour le diesel. Ou, si vous préférez, avec un plein équivalent, vous roulez davantage de kilomètres avec un moteur diesel. Et ça, tous les conducteurs diesel ont déjà pu l’observer…

Pour un même trajet, on peut donc en déduire que le diesel rejette moins de monoxyde et de dioxyde de carbone, mais également moins de combustible non brûlé que l’essence.

Mais n’oubliez pas que le carburant le moins polluant, c’est celui que l’on n’utilise pas

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